• 06. La totalité de l'humanité est en vous (Arnaud Desjardins)

    youtube.com
    (lien plus valide)

    «Si vous ne vous comprenez pas vous-même, en totalité, comment pouvez-vous comprendre le reste de l’univers ? Vous ne comprenez au-dehors de vous que ce que vous avez déjà compris en vous. Si vous avez, en vous, accepté le personnage religieux, vous comprenez les autres êtres rel...igieux ; mais vous pouvez être très religieux et ne comprendre absolument pas les athées, les obsédés sexuels, les assoiffés d’argent. Vous devenez un être religieux qui, n’ayant jamais pris conscience de ces personnages-là en lui, les ayant simplement emprisonnés dans les sous-sols, refuse tous ceux qui ne pensent pas comme lui; autrement dit, vous devenez un pharisien tel que les Évangiles nous les dépeignent et toute attitude comparable à celle du Christ, qui avait le même regard d’amour pour les publicains, les prostituées et les bien-pensants, vous paraît choquante. Vous devenez un être religieux qui ne comprend que les êtres religieux fonctionnant comme lui, et qui refuse tout le reste.

    Pourtant, soyez sûrs que la totalité de l’humanité est toujours en vous, plus ou moins exprimée dans des équilibres différents. Mais ce que vous refusez d’accepter consciemment en vous, vous refusez de l’accepter consciemment au-dehors parce que le dehors vous renvoie à vous-même et vous oblige à refuser encore plus. Si vous avez tout accepté en vous, si vous avez vu consciemment que l’univers entier était en vous, le meilleur du meilleur, le pire du pire, tout – vous connaissez, au vrai sens du mot connaître qui signifie « être consciemment », tout, et par conséquent plus rien ne vous est étranger; plus rien. Le criminel n’est pas un autre pour vous : vous l’avez rencontré en vous. L’idéaliste n’est pas un autre pour vous : vous l’avez rencontré en vous. Le mystique n’est pas un autre pour vous : vous l’avez rencontré en vous. Le vaniteux n’est pas un autre pour vous vous l’avez rencontré en vous.

    C’est la même conscience qui accepte la totalité de ce qui est en vous et qui accepte ce qui est au-dehors de vous. Et vous avez découvert que la valeur suprême, c’est cette conscience-sans-ego elle-même, en laquelle et par laquelle tout est résolu – tout – puisqu’elle est libre. Seule cette conscience est vraiment vous-même. Vous avez traversé une étape où la conscience de soi habituelle, endormie, a paru en effet être démantelée, parce que tous les aspects de vous ont été présents au même moment, au lieu qu’un seul vienne à la surface.

    Dans la pleine acceptation de ces contradictions, vous avez découvert la totalité et vous avez découvert l’unité. Tous ces aspects de vous-même sont éclairés par la même Conscience. Ces aspects sont changeants, ne sont que l’expression de chaînes de causes et d’effets ou d’actions et de réactions; c’est un flux ; « on ne se baigne jamais deux fois dans la même rivière ». Et qu’est-ce qui est vraiment réel, immuable ? Qu’est-ce qui est, en soi, par soi, ne dépendant de rien ? C’est cette conscience ou cette vision qui peut tout comprendre, dans les deux sens du mot « comprendre » : inclure, et aller au coeur même de ce que nous avons jusque-là considéré comme un autre que nous.

    Alors vous pouvez dire que la phrase : « la conscience inclut l’univers entier » a enfin un sens pour vous. L’univers entier est déjà là en vous mais vous ne l’incluez pas. Si vous le comprenez, si vous l’incluez, la différence entre intérieur et extérieur n’est plus celle qu’elle était jusque-là. Et, parce que vous avez découvert en vous le secret de l’être, vous voyez – et cette vision ne peut plus jamais être voilée – que le secret de l’être est le même en chacun.

    Chaque homme n’a de lui qu’une conscience partielle mais vous, vous avez de lui une conscience totale. Au moment où l’être triste est en face de vous, vous vous voyez l’être triste, l’être gai, toutes les facettes. Au moment où l’être violent, hargneux, est en face de vous, vous, vous voyez aussi l’être plein d’amour. Celui qui est en face de vous ne connaît de lui que l’aspect qui se manifeste à un moment donné. Mais vous, vous voyez la totalité de l’autre; non seulement le personnage dont il est momentanément conscient mais tous les personnages dont lui n’est pas conscient, qui existent en lui, et dont vous avez pris conscience en vous. Quand vous êtes devenu « total », vous voyez chaque être humain comme « total »; alors que, quand vous restez « partiel », vous voyez chaque être humain comme « partiel ».

    C’est vous dire à quel point votre vision est fragmentaire, pauvre, limitée; à chaque instant, vous ne voyez qu’une petite partie de vous, vous ne voyez qu’une petite partie de l’être qui est en face de vous. C’est cette petitesse en vous qui rencontre la petitesse chez l’autre ; c’est cette surface en vous qui rencontre la surface chez l’autre.

    Il est vain de vouloir comprendre les autres sans s’être compris soi-même. C’est bien pourquoi tout l’enseignement ancien, pas seulement celui de la Grèce, est fondé sur le commandement suprême : «Connais-toi toi-même», ou : «Si tu te connais toi-même, tu connaîtras le secret de l’univers entier».
      

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :